T H I E F A I N E |
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Premier album |
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En 77, le chanteur enregistre son premier album intitulé sobrement "Tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s'émouvoir?". Son écriture peu académique ne rend pas son disque facilement abordable. En 78, l'année de sa sortie, on comptabilisera quelques 3000 ventes de cet album. Seul le titre "La fille du coupeur de joint" (devenu avec le temps un classique de son répertoire) émerge du lot et passe ainsi sur quelques radios.
Les deux albums suivants "Autorisation de délirer" (79) et "De l'amour, de l'art ou du cochon" (dans lequel on trouve le titre "Comme un chien dans un cimetière") sont dans la même veine rock-folk que le précédent. Thiéfaine de son propre avis semble avec ce dernier opus se perdre un peu. Il se produit durant une semaine à la Gaité Montparnasse à Paris en 80. Ce premier succès parisien est essentiellement dû au bouche à oreille. La personnalité de Thiéfaine est assez étonnante. Au delà de la panoplie de l'amuseur-provocateur, se cache une sensibilité exacerbée, une poésie noire et une rage rivée au ventre. Personnage atypique à la limite de la folie, sa personnalité fascine.
Après une période de grand trouble intérieur, sort en 81, l'album au titre évocateur "Dernière balise avant mutation". Son ami Claude Mairet signe ici trois musiques et les arrangements de ce quatrième opus. Il retrouve la Gaité Montparnasse à Paris pour trois semaines et se produit à l'Olympia lors d'un concert triomphal. Mairet collabore un peu plus à "Soleil cherche futur" qui paraît l'année suivante. Premier Disque d'Or, cet album ramène un public de plus en plus large. "Loreleï" et "les Dingues et les paumés" sont les deux titres qui passent le plus sur les radios, faisant même du premier un véritable tube. L'univers que propose Thiéfaine est noir et toujours proche de la folie; les textes de ses chansons sont autant d'images fortes et surréalistes que le public (jeune) reprend à son compte. Ce dernier est d'ailleurs au rendez-vous à l'Olympia en 83, pour une semaine de concerts et retrouve le chanteur sur les routes de France durant plus de trois mois.
Juste après la sortie en 84 d'un album Thiéfaine/Mairet intitulé "Alambic/sortie sud", Hubert-Félix Thiéfaine se retrouve en 85 sur la scène du Zénith à Paris, du 23 au 25 octobre. Peu économe de son énergie, il donne beaucoup sur scène. En 86, au cour d'une grande tournée, il se produit au Festival du Printemps de Bourges, à celui de Nyon et celui de Québec. A la fin de cette année-là, sort "Météo für nada", avec notamment le titre "Sweet Amanite phalloïde queen". Cultivant le chaos des mots dans un jardin de mauvaises herbes, Thiéfaine balade son pessimisme en étendard, à la plus grande joie de son public.
Après une pause pendant l'année 87, le chanteur-poète revient l'année suivante avec un nouvel album "Eros über alles" naviguant entre amour et mort, porté par une écriture toujours aussi alambiquée, mais puissante. Il effectue ensuite une tournée et s'installe durant deux semaines, en avril 88, à l'Elysée-Montmartre à Paris.